A la base, le concept de codépendance vient directement des Alcooliques Anonymes (groupe de 12 pas) suite à une réalisation que le problème ne vient pas seulement de l’alcoolique, mais aussi de la famille. Le concept a été par la suite utilisé dans un sens plus général pour représenter la dépendance d’affection, de l’autre, l’incapacité de dire non aux autres, la dépendance de contrôle… ou du jugement des autres, perfectionnisme etc; beaucoup d’autres types de comportements malsains développés d’une manière subconsciente pendant l’enfance dans une famille dysfonctionnelle peuvent caractériser la codépendence (fausses croyances, abus, parent alcoolique, choses non-dites et d’autres types de blessures – article sur l’estime de soi / les fausses croyances se trouve ici).
Dans mon cabinet Bestherapie, je rencontre souvent la codépendance comme un problème difficile à accepter et ensuite à dépasser par la personne qui en souffre, car « le bagage » de chacun de sa famille d’origine est complexe, tout comme son unicité et ses expériences de vie. La réussite de dépasser ces conflits intérieures, d’apprendre à s’accepter, à améliorer son estime de soi tient de chacun, de sa motivation de s’en sortir et de mettre en pratique les exercices personnalisés que je réalise en suivant son historique, ses besoins. Il s’agit donc d’un choix, d’un travail honnête sur soi pour dépasser le déni (comme pour tout dépendance), d’accepter ses failles et surtout ses ressources intérieures pour avancer pendant cet accompagnement personnalisé.
Peut-être vous ne vous rendez même pas compte que la codépendance est la racine de tous vos problèmes dans vos relations avec vous-même, avec les autres.
Voilà quelques questions à se poser dans ce sens :
Etes-vous incapable de quitter votre compagnon/nne malgré le fait que vous êtes malheureux/se depuis très longtemps de peur d’être seul (e) ?
Trouvez-vous difficile de dire non à vos collègues, à votre chef ?
Avez-vous un problème de perfectionnisme, lié aux peurs de l’échec, de ne pas être à la hauteur des atteintes des autres?
Vous sentez vous fatigué, même épuisé en essayant toujours de plaire aux autres ?
Si vous répondez « oui » au moins à une de ses questions, c’est possible que vous ayez un problème de codépendence ( terme perçu ici comme “dépendance affective”, en faire trop de choses à la place de l’autre ou dans une relation qui n’a plus l’air d’être un “donnant/donnant”, être plus préoccupé/e par votre image aux yeux d’autrui que par vos valeurs, besoins, objectifs dans la vie – et on mentionne juste quelques aspects liès à la codépendence); souvent, pour la personne codépendante, le bonheur se trouve “dans l’autre”, dans les réactions de la part d’autrui et ses états d’âme sont fluctuants et entièrement influencés par les réactions, les paroles et les attitudes de l’autre. Vous concentrez votre comportement, votre manière de réagir et de penser par rapport à quelque chose de l’extérieur – l’autre – car vous avez tellement besoin d’être accepté/e, de ne pas décevoir, “d’être à la hauteur”.. Les addicts sont aussi codépendents car ils ont besoin de quelque chose d’extérieur (une substance – drogue, nicotine, jeux vidéo, sèxe etc) pour être heureux. Ils n’ont pas une relation saine et harmonieuse avec eux même.
La codépendence est donc décrite par une série des symptômes, comportements malsains assez divers envers soi et envers les autres, étant souvent comparée à la dépendance d’une substance; la dépendance de l’autre (d’être accepté, aimé etc) peut être toxique et dangereuse pour la personne codépendente.
Exemple de comportements codépendents (liste non-exhaustive) :
- Le codépendent pense qu’au bien-être des autres sans tenir compte de ses propres besoins, en essayant de tout contrôler
- Il est toujours inquiet, désolé, se sent coupable pour les problèmes de autres ;
- Il se sent obligé d’aider les autres, souvent en prenant le rôle de « sauveur » dans le couple ou dans une relation d’amitié (sa perception sur la situation réelle étant influencée par des expériences passées, fausses croyances dans sa famille d’origine etc) ;
- Il ne pose pas des limites saines dans les relations avec les autres, étant prêt à tout assumer à leur place (c’est surtout le cas des époux/ses des addicts qui jettent les bouteilles d’alcool, essaient de « contrôler » la manière de boire/consommer de leur compagnon/ne, d’assumer les factures et les responsabilités de l’autre pour cacher ce qui se passe dans leur famille par honte, peur de jugement des autres, déni etc) ;
- Il dit souvent « oui » quand il veut dire « non » : c’est souvent le cas au travail quand il se « fait marcher dessus » par ses collègues ou le chef, en prenant des responsabilités/tâches qui ne lui appartiennent pas ;
- Il est prêt à tout faire pour plaire aux autres (ou pour être accepté dans un groupe d’appartenance) ;
- Il cache ses « points faibles » (il porte des masques) et il a de la peine à demander de l’aide.
- Il est en recherche de son identité, il vit dans un mal-être constant à cause des blessures reçues durant son enfance (dans un environnement familial malsain);
- Il n’a pas confiance en lui, il cherche toujours l’acceptation des autres ; sa propre valeur, estime de soi, n’existent pas sans le regard d’autrui ;
- Il peut devenir agressif, colérique, se considérer comme une victime ; il a peur de perdre les autres et de se retrouver seul, et peut rentrer dans des phases de déprime incompréhensibles pour les autres et même dans des phases suicidaires (menaces /manipulation ou pensées réelles).
Dans mon Kit réalisé sur des cas pratiques pendant les séances Bestherapie sur les relations toxiques/ affectifs, j’explique plus en détail la théorie de l’attachement, la cause et la racine de la codépendance ainsi que les solutions liées à la thérapie brève, aux groupes de soutien et de 12 pas (voir article sur les groups de 12 pas ici).
Liste complète de Ressources/ Kits Bestherapie ici: https://bestherapie.com/kits-bestherapie/
Livres recommendés :
The Language of Letting go – Melodie Beattie
Vaincre la codépendance , Comment ne plus assumer les autres et leurs problèmes, mais vivre sa vie pleinement et librement – Melodie Beattie