La thérapie du couple: comment ça marche?

couple therapy SMALL« C’est un ménage à quatre: lui, elle, l’idée qu’elle se fait de lui et l’idée qu’il a d’elle » de Claude Roy

Cette citation nous rappelle le début d’une relation entre deux personnes qui s’aiment, chacun ayant son propre idéale du partenaire, de l’amour, de la vie en couple. Chacun apporte dans sa nouvelle relation un ‘bagage’ de sa famille d’origine, ayant ses expériences de vie, ses blessures et ses atteintes. La découverte des différences  entre leurs visions sur le monde est souvent une étape qui se produit après les premières années de vie commune. Faire face aux changements dans la vie quotidienne (travail, les enfants, santé, déménagement etc) est une épreuve pour le couple. On peut dire qu’on apprend, on évolue ensemble ou parfois, séparément, mais en vivant dans la même maison.

Une compatibilité entre les pensées, les comportements des partenaires, un mode de fonctionnement du couple (plus ou moins sains) sont mis en place au long du temps. Ces habitudes deviennent automatiques, tout comme se brosser les dents. De cette manière, on a la tendance d’oublier d’apprécier l’autre. On prend l’autre ‘for granted’, c’est-à-dire il est là, c’est tout; on n’a pas besoin de faire trop d’effort pour le ‘garder’ et l’accent se met tout à fait sur soi-même, sur les tâches quotidiennes, sur les enfants etc. On oublie de regarder le monde par les yeux de l’autre, comme on avait tendance de le faire souvent, au début de la relation. « Elle sait que l’aime après toutes ces années, pas besoin de le répéter ! » ; « Il sait que j’ai besoin d’un petit geste, des fleurs etc pour me sentir à l’aise et allers vers lui ! » …Et la liste de ce que l’autre ‘devrait’ savoir (pas besoin d’en parler) est trop longue. Malheureusement, on ne peut pas lire les pensées de l’autre et on interprète ses paroles, ses gestes selon notre perception et les expériences déjà vécues en couple ; c’est une caractéristique humaine…

Dans mon Cabinet en Alsace, je rencontre souvent (dans le cadre d’un accompagnement personnalisé familiale / du couple) cette barrière de communication entre les personnes qui viennent trouver une sorte de médiation pour apprendre à se dire les ‘choses non dites’. Souvent, les soucis d’intimité, d’exprimer les besoins constituent un obstacle. Cet obstacle fait partie des choses non-dites (souvent en reprenant le modèle de la famille d’origine). La communication est «  pauvre », limitée, orientée vers les accusations et culpabilisation de l’autre (ce n’est pas moi, c’est toi !)

Virginia Satir, la fondatrice de la thérapie familiale (the « Mother of Family Therapy ») disait toujours que la famille est ‘un micro-univers’ et savoir ‘la guérir’ peut sauver la société entière, « le monde » !

Les mises en situation, les jeux de rôles créés par Virginia Satir constituent la base de la reconstruction d’une famille. La thérapie systémique familiale et du couple met l’accent sur l’individu par rapport à son environnement, aux relations avec les autres.

Le professionnel a le rôle d’accompagner les personnes vers les solutions pour identifier et recadrer les problèmes liés aux mauvaises attitudes ou aux dénis, abus émotionnel, addictions, qui ne sont qu’un « refuge », un symptôme pour les membres du couple ou de la famille. Par ces comportements nuisibles (addictions, dépression, colère, non dits etc) ils essaient de ‘survivre’ dans cet environnement car ils ne savent pas comment gérer la situation d’une manière plus saine.

Dans la catégorieTémoignages’  disponible ici, sur le site www.bestherapie.com nous allons partager ensemble quelques exemples concrets pour mieux comprendre les options et les méthodes orientées solutions, si on est prêt chacun et ensemble – à faire le travail nécessaire. Je remercie aux clients qui m’ont donné leur accord de publier ces témoignages si utiles !

Le quotidien, la routine, le stress, les compulsions, les croyances, la maladresse de mettre des mots sur les émotions provoquent des catastrophes dans la famille, dans le couple. Les partenaires (en couple depuis 5 ou 35 ans) prennent le temps nécessaire pour accepter un nouveau travail ‘en équipe » et le fait qu’on ne peut pas changer l’autre. Ce qu’on peut faire c’est un travail sur soi et ensemble pour (re)trouvé l’harmonie dans le couple, au sein de la famille qu’on a choisie de construire à deux.

Les divergences selon mon expérience, incluent des problèmes liés à la famille d’origine, aux finances, aux différences entre les atteintes des deux partenaires, la gestion du temps (travail/burn-out) etc.

Voici quelques exemples :

–          Manque d’aptitude de communiquer, de patience d’écouter l’autre : en thérapie, les partenaires se trouvent devant des scénarios de vie concrets et apprennent pas par pas à mieux communiquer (en utilisant différentes techniques de la CNV- La Communication Non-violente;

Je rencontre souvent ce genre d’abus verbal ou émotionnel visible dès notre première session : jugement, culpabilité,  interrompre le discours de l’autre etc….Il s’agit du « langage chacal » (M. Rosenberg), agressif, qui n’apporte rien de positif,  nuisible pour soi et pour le couple. Ce scénario peut être changé en thérapie.

C’est un moment crucial quand le thérapeute apporte son savoir-faire et aide le couple vers une communication plus saine d’une manière concrète, objective et sans aucun jugement, en tenant compte de la particularité de chaque situation et de l’objectif du couple; apprendre le « langage girafe », le langage du cœur; exprimer les frustrations et les blessures passe par des étapes d’apprentissage, d’écoute active qui ont un objectif commun, décidé ensemble, en couple : soit réparer, guérir, soit accepter le choix de l’autre et se laissé accompagner vers une séparation amiable (pour soi, pour le partenaire et pour les enfants) ;

–          Incapacité de se mettre à la place de l’autre, d’être empathique. Dans ce cas, les outils de l’Intelligence Emotionnelle et de la PNL (le recadrage, l’ancrage etc) sont précieux.

–          Incapacité de se pardonner ou de pardonner à l’autre (infidélité, mensonge, manipulation etc) ;

–          Des visions différentes sur la distribution des tâches ménagères dans le couple au quotidien, sur le budget etc

–          Des opinions différentes sur le style éducatif parental, sur les besoins de chacun : pour l’homme l’intimité, la sexualité, l’appréciation, être admiré, encouragé sont des besoins prioritaires dans le couple. Pour la femme l’affection, le besoin d’attention, d’être écoutée, de se sentir en sécurité sont prioritaires.

La thérapie systémique familiale et du couple met l’accent sur l’individu par rapport à son environnement, aux relations avec les autres.


Astuces pratiques pour les couples (en crise) :

–          Apprenez à vous concentrer sur les qualités sur les aspects positifs de votre partenaire ; après tout, vous l’avez choisi pour une raison !

–          Prenez votre temps (au moins quelques minutes chaque jour) pour lui faire un compliment sincère, lui toucher la main, le/la regarder dans les yeux ; lui faire un petit massage à la fin de la journée etc; n’allez jamais vous coucher le soir fâché, les ressentiments sont nuisibles pour votre couple, mais une vraie poison pour votre santé aussi !

–          Trouvez une activité (hobby) en commun (faire du vélo, balade en nature, du sport, etc) pour passer du temps ensemble régulièrement, en dehors de votre temps avec les enfants (en famille). Laissez les excuses (le temps, l’argent etc) du coté ! Il y a toujours des solutions si on est motivé !

–          Essayez d’exprimer votre reconnaissance, lui remercier et encourager les petits gestes qu’il /elle fait pour vous (le café le matin, une tache ménagère, prendre du temps pour réparer des choses à la maison etc). La critique remplacée par l’encouragement et le retour positif fait des miracles !

–          Exprimez vos besoins d’une manière claire, simple et saine, en utilisant le ‘je ‘ à la place de ‘tu’ :

Exemple : ‘Tu rentres tard chaque soir et j’en ai marre de t’atteindre, de préparer le diner ! Je m’occupe de la maison etc, je ne prends pas le temps pour moi ! ‘ peut devenir : ‘Quand je vois que tu es en retard pour diner chaque soir, je me sens frustrée (négligée etc), parce que j’ai préparé un bon repas pour nous et j’ai besoin de passer ces moments ensemble à fa fin de la journée, en famille. J’aimerais que tu viennes le soir comme on a décidé ensemble; si vous n’avez pas pris cette décision, c’est le moment de demander: Quand seras tu disponible pour que l’on en discute ?; ou : Peux-tu consacrer (3) soirs par semaine pour diner en famille ?

–          Trouvez un ‘compromis’, une solution satisfaisante pour tous les deux ; si besoin, écrivez sur un bout de papier plusieurs idées, chacun de son côté et regardez après ensemble ces solutions proposées.

–          Apprenez à vous rappeler ce que vous avez choisir de construire ensemble et la raison d’avoir fait ces choix.

–          Préparez de petites surprises ‘une sortie le weekend, un pique-nique etc) ; les meilleures surprises souvent ne tiennent pas de leur cout matériel, mais de leur originalité, du message d’affection, de s’ouvrir vers l’autre ;

–          Consultez un thérapeute qui pourrait vous guider vers les solutions adaptées à votre situation de couple (apprendre à mieux gérer votre temps, vos enfants, le budget et les finances, les émotions négatives etc).

Le thérapeute a le rôle d’accompagner les clients vers les solutions pour identifier et recadrer les problèmes liés aux mauvaises attitudes, abus émotionnel, addictions, qui ne sont qu’un « refuge », un symptôme pour les membres du couple ou de la famille qui ne savent pas comment gérer la situation d’une manière saine.

La thérapie conjugale permet de sauver des couples où d’éviter la culpabilité, la douleur en cas de séparation, ou de crise au sein d’un couple.Son rôle est d’apporter :

• Du soutien aux partenaires désemparés et au couple en crise

La compréhension et la prise de recul des problèmes pour pouvoir les régler.

• La reconnaissance de la souffrance exprimée par le partenaire, par l’autre partenaire, apprendre à communiquer d’une manière constructive, orientée sur des solutions, plutôt que sur des problèmes

Dans un prochain article concernant la thérapie du couple et de la famille, nous allons développer ensemble des aspects concernant : l’infidélité, les addictions et la ‘co-dépendence’, ainsi que la manipulation et le pouvoir dans le couple.

Ressources utiles :

Conjoint Family Therapy, 1964, Peoplemaking, 1972, and The New Peoplemaking, 1988 – Virginia Satir;

Englander-Golden; P; Satir, V. Say It Straight: From Compulsions to Choices, Science and Behavior Books, Palo Alto, CA

Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Introduction à la Communication Non Violente, Marshall Rosenberg